22 mars 2007
L'Inouï Music-Hall
http://www.lefigaro.fr/culture/20070319.FIG000000290_une_...
Une autre langue pour chanter
International Visual Theatre, jusqu'au 7 avril. Tél. : 01 53 16 18 18 et www.ivt.fr
07:50 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : music-hall, laborit, lsf, sourds, spectacle, inouï
03 février 2007
A voir à voir
Chers promeneurs toiliens,
Pensez à regarder "Avant la nuit" sur ARTE le mercredi 7 février prochain à 22h30, l'adaptation de l'autobiographie du même nom de Reinaldo ARENAS.
"Adapté de ses mémoires, la vie de l'écrivain cubain Reinaldo Arenas, surdoué et homosexuel, en bute aux exactions de la dictature castriste, à la répression politique, à la persécution et à l'exil, sert de fil conducteur à ce film. De sa naissance en 1943 à Cuba à sa mort par suicide en 1990 à New York, son existence sera guidée par un anticonformisme viscéral. L’ensemble du film respire la beauté des longs-métrages de Terrence Malik («Badlands»). On pense à «La ligne rouge» pour son côté grave, au sens premier du terme. «Avant la nuit» est également proche du documentaire pour la complexité de l’histoire et les détails de l’Histoire. Schnabel, cinéaste mais aussi peintre, prend enfin le même plaisir que Malik à filmer la nature comme ses personnages principaux la voit, c’est-à-dire belle et forte. Belle et forte : comme la personnalité de Reinaldo Arenas magnifiquement interprété par Javier Bardem, un acteur incroyable. Plus connu pour ses rôles dans des films de Perdo Almodovar (petit rôle dans "Talons aiguilles", grand dans "En chair et en os"), il joue ensuite de son image de macho dans "Bocca a bocca" et se retrouve dans la peau de Reinaldo Arenas qui lui vaut deux nominations du meilleur acteur pour les Golden Globes et les Oscars en 2000. "
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Pensez à aller voir "Le Verre d'Eau", de Francis PONGE, adapaté en Langue des Signes et en langue française par Ivan MORANE, entre le 6 février et le 3 mars à IVT (Paris 9è).
"Réel défi que de mettre en scène la poésie de Francis Ponge. Néanmoins, Ivan Morane s'est lancé dans l'aventure en choisissant de surcroît, de faire appel au monde du silence pour donner vie à ce texte adapté par Yves Chevallier. Accompagné dans son travail par la comédienne Christine Wurm et Levent Beskardes artiste sourd, Ivan Morane contourne la difficulté du langage fait pour être lu en s'appuyant sur la complicité joyeuse et ludique de deux comédiens, générant une réflexion profonde, généreuse et pudique de l'être humain.Une table, deux verres et une cruche en terre cuite (plutôt magiques), une bouteille de vin (de Gaillac), des pommes de terre, une casserole et un réchaud à gaz, deux cahiers, (l’un tout en hauteur, l’autre comme un cahier d’écolier) constituent le matériel nécessaire à sa représentation. Selon la saison, on pourra y ajouter du mimosa. Les comédiens arriveront avec leur matériel dans un cageot , ils penseront très fort à Monsieur Verdoux (…) autrement dit à Charlie Chaplin . Ils veilleront cependant à proposer un conférencier crédible même s’il s’avère assez étrange pour ne pas dire tout à fait étrange par le regard qu’il porte sur les choses : le–regard-de-telle-sorte-qu’on-le-parle. Un parti pris."
Bonne promenade.
11:55 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Reinaldo, Arenas, Cuba, film, Francis, Ponge, LSF
13 janvier 2007
Elle dépasse l'entendement
Portrait - Libération.
Emmanuelle Laborit, 35 ans, comédienne révélée par «les Enfants du silence». Née sourde, elle a fait de son handicap un atout. Elle relance l'International Visual Theatre.
Emmanuelle Laborit, c'est une femme sirène qui se serait esquissée à la Tim Burton. Elle dit avoir reçu «un don étrange qui lui a permis de transgresser un jour le mur du son». Sa réalité, elle ne la raconte pas d'une cartésienne façon. Choisit de vous plonger dans une histoire en jouant avec l'entièreté de «votre différence», ou de votre infirmité d'entendants, qui n'est autre que de rester «sourd à sa vraie culture, sa sensibilité, sa nature, son moi profond».
Elle bavarde, Emmanuelle Laborit, mais d'elle n'aime pas parler. Des médias et de leurs raccourcis barbares, elle aurait tendance à se méfier. Les journaux ont titré à son sujet : «La sourde-muette reçoit le molière», avec son nom écrit en tout petit sous la photo. Dans son envolée, on lui a coupé les ailes, c'est ce que dit la demoiselle. Parce que, ce soir de 1993, quand elle monte sur scène cueillir le molière de la meilleure révélation théâtrale pour les Enfants du silence, ce n'est pas sa surdité qui va la gêner mais, comme toute reine d'un soir, la traîne de sa robe dans laquelle elle a peur, avec ses talons aiguilles, de se vautrer. Elle écrit un bouquin l'année d'après, deux cent vingt pages traduites en neuf langues. Le comble pour une femme qui n'aime pas se faire traiter de muette. A l'époque, elle disait : «Je vois comme je pourrais entendre, mes yeux sont mes oreilles, j'écris comme je peux signer, mes mains sont bilingues, mon coeur n'est sourd de rien, voilà ma différence.»
Sinon, Emmanuelle Laborit aurait presque tendance à dire qu'elle vit comme tout le monde. Elle ne croit pas à la biblique histoire du Verbe qui s'est fait chair. Vote à gauche, mais se dit pas encore convaincue par Ségolène Royal. Elle a pris la résolution de devenir patiente, s'acharne au boulot, se transporte en métro, et considère que comédienne, c'est toujours son métier. De 13 heures jusqu'à 22 heures tous les jours, elle répète le spectacle d'ouverture de la saison de l'IVT. Pas de repos, ni de répit pour Cordelia qu'elle interprète dans le K Lear. Elle rentre le soir chez elle, «morte de faim et épuisée». Prévient de cette normalité dans la foulée, elle attend un enfant pour le mois de mai. Du futur bébé, elle tait le nom de son père et dit : «Il choisira s'il veut être sourd ou entendant. Il sera bilingue parce que son père est sourd comme moi. On lui apprendra la langue des signes.» Puis elle s'est levée, a souri tout en rapprochant la main droite de sa bouche. On a cru que cela voulait dire au revoir, cela signifiait merci.
photo MATHIEU ZAZZO
10:31 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Langue des signes, LSF, IVT, Laborit