27 mars 2011
Des nouvelles d'L
Je sais que plusieurs personnes sont tombées sur mon blog en cherchant des informations sur la chanteuse L car je l'avais présentée il y a quelques temps déjà. Et plusieurs personnes sont en attente de pouvoir acheter le disque de L (Raphaelle Lannader de son vrai nom). Il est clair que son premier "Premières Lettres" ne semble plus trouvable. Mais la très bonne nouvelle, c'est qu'elle a enregistré un nouvel album, présenté d'ailleurs comme un 'premier album' (le first of all ne comprenait que 6 titres), qui sortira chez le label Tôt ou tard le 11 avril, tiens tiens, une bien bonne date moi j'woody!
D'autre part, vous pouvez d'ailleurs voter pour votre coup de coeur sur le site de Europe 1, et choisir L bien entendu : http://www.europe1.fr/Lecamp/Votre-coup-de-caeur-On-conna...
Voici donc le long texte de présentation qu'on trouve sur son 'myspace' http://www.myspace.com/lmusique :
Lorsqu’on lui demande pourquoi la lettre L… "C’est évidemment l’initiale de mon nom, mais pas seulement. C’est aussi, par le seul fruit du hasard, celle des noms de famille de tous mes grands-parents. C’est une lettre présente dans mon prénom et empreinte de féminité. C’est également un roman de Romain Gary, Lady L., une chanson de Babx – compagnon de longue date - et bien d’autres choses encore...". Manière de dire qu’il peut s’en cacher, des choses, et qu’il peut s’en tramer, des histoires, derrière une simple initiale. Et on ne s’étonne pas, alors, de voir s’épanouir tout un univers sous le titre d’Initiale, son premier album. Un univers couleur crépuscule, pétri des visions et des chimères de son auteur-compositeur, où se mêlent les mirages persistants du réel et les vérités flottantes de l’irréel. Après s’être forgée la voix dans un groupe polyphonique interprétant des chants du monde, Raphaële Lannadère fait ses premiers pas en solo au début des années 2000, reprenant de vénérables classiques (Piaf, Ferré, Brel, Barbara…) dont elle boit alors les paroles avec ferveur, comme on boit des alcools forts pour se donner le goût du vertige. Plus tard, elle embarque aux côtés du Brésilien Ricardo Tete ou côtoie Teofilo Chantre (chanteur, mais aussi songwriter pour Césaria Evora), avec lesquels elle explore les beautés de la chanson lusophone. Puis c’est à la source de ses propres textes et compositions qu’elle prend plaisir à se griser, tourbillonnant sous la lumière des scènes de Paris et d’ailleurs, où sa vibrante et délicate présence laisse ses premières traces. En 2008, un EP six titres, Premières lettres, se fraye un passage jusqu’aux ondes (Fip, France Inter, Europe 1 etc.). Grâce notamment à Petite, chanson accroche-coeur qu’on trouve aujourd’hui revisitée dans Initiale, la demoiselle tape dans l’oreille de prestigieux aînés, Brigitte Fontaine et M en tête. Sur ces années de formation, qui lui ont appris les vertus de la patience, L porte un regard plein de gratitude. "Avec le recul, je mesure combien cette attente a été une chance. Elle m’a notamment laissé le temps de me planter, de partir par exemple dans une direction très théâtrale, proche du cabaret, qui m’a bien amusée… mais qui du coup noyait mon propos. Je n’avais peut-être pas assez réfléchi à l’essence même des chansons." Cet élan vers l’essentiel l’a menée vers Initiale. Et pas du genre à jouer la diva drapée dans quelque hautaine solitude, elle a tenu à emprunter ce chemin avec sa "famille de coeur et de musique. Cela ne pouvait être autrement". Ainsi, se retrouvent au générique du disque ses partenaires de scène privilégiés - la pianiste Donia Berriri, le violoncelliste Julien Lefèvre -, le talentueux réalisateur-arrangeur David Babin - plus connu sous le nom de BabX – et tous ses musiciens. Traquant la nuance ou le détail qui transformera une partie instrumentale, une texture sonore ou un motif rythmique en vertige esthétique, il était, pour L, le seul à pouvoir donner à Initiale cette patine nocturne, entre velours noir et clarté stellaire, qui lui confère une envoûtante unité de ton et de souffle. "Avec BabX, on voulait comme préalable que le disque soit plus qu’une simple collection de chansons. On a beaucoup réfléchi aux atmosphères, aux scènes et aux lieux, aux températures et aux saisons qu’il convoquait. Dans les titres plus intimistes, on voulait créer l’impression d’être dans une pièce, qu’on puisse sentir si les murs étaient de bois ou de pierre… Sur chaque chanson, des choses se sont dessinées comme cela, et faisaient souvent appel à des travellings, des errances, des ballades dans les rues et la nuit… BabX a cette capacité extraordinaire de scénariser la musique. Ceux qui possèdent ce don-là sont très peu nombreux". Créée par "chaque musicien, chaque instrument, chaque prise de son", la magie d’Initiale repose en effet sur une alchimie qui relève autant de la sorcellerie musicale que de la féérie cinématographique. Eclairés avec une science des ombres et des lumières digne des plus grands chefs op’, claviers, guitares, cordes, rythmiques et spectres électroniques créent mieux que des décors : ils inventent un monde, avec ses perspectives ouvertes et ses recoins secrets, ses reliefs et ses profondeurs, ses "aubes sépias" et ses moments volés à la brune, ses échos, ses reflets et ses fantômes. Un monde dans lequel la voix et les chansons de L se glissent, flottent, et se posent avec des grâces et des élégances d’oiseaux de nuit. La chanteuse raconte qu’entre 15 et 22 ans, elle s’est pris de plein fouet les échappées poétiques de Bataille, Artaud, Michaux ou Genet… Le verbe libre qui court tout au long d’Initiale prouve qu’elle a su faire bon usage des leçons prodiguées par ces maîtres en évasion. "C’est le texte, toujours, qui me vient en premier, c’est lui qui m’évoque la couleur musicale d’une chanson : je m’assois au piano et je cherche, comment dire les mots, comment je veux les entendre. Puis je joue avec des samples, des riffs, des lignes de basse… Je n’ai pas étudié la musique, mon approche des instruments est intuitive, pas conventionnelle, mais j’ai besoin d’aller au bout de mes idées. Certaines chansons d’Initiale sont très fidèles à mes arrangements d’origine (Mescaline, Petite…). D’autres ont été au contraire complètement effeuillées, réduites à leur plus simple expression, avant de revêtir les arrangements de Babx". On l’entend rêver tout haut dans sa chambre (Je fume, Mescaline), enrobée dans les vapeurs opiacées du sentiment amoureux, dériver au soir tombé dans le coeur des villes (Château Rouge, Romance et Série Noire…), ou encore s’abandonner corps et âme aux bras d’une valse en habit de nostalgie (Les Corbeaux), d’une habanera douce-amère (Mes lèvres) ou d’une mélodie rythmée (Jalouse)… Et s’il lui arrive de se heurter brutalement à la réalité (Petite, évocation d’une sans-papier expulsée), c’est pour mieux tracer ensuite de cinglantes lignes de fuite vers les territoires sans limites de l’imaginaire (Initiale, Pareil). Dans cette harmonieuse succession de climats et de situations, L reste cette chanteuse d’une intense légèreté, préférant envisager l’existence par le prisme de l’invention que par le biais terre-à-terre du quotidien. "J’ai commencé à écrire avec plaisir, quand je me suis aperçue que je pouvais me détacher de moi-même. Narrer par le menu mes petits tracas ou mes courses chez Ikea, c’est l’inverse de ce qui me touche, en musique, en littérature ou au cinéma. Après, il a fallu que je débarrasse mon chant de tous ses tics, ses manies. Depuis un an ou deux, j’ai l’impression d’avoir trouvé une unité dans ma voix et mon expression, quelles que soient la tessiture, l’intensité ou la dynamique des chansons. Quand on chante, on ne peut qu’être attiré par cette forme suprême de justesse et d’épure qu’ont atteint des gens comme Billie Holiday, Thom Yorke, Björk ou Lhasa…". Aujourd’hui c’est sa voix, à elle, qui nous happe. Initiale nous appelle et nous attrape. On y entre tout entier, comme on se fond dans les vapeurs enveloppantes du soir. Comme on se perd avec volupté dans la mélancolie des heures d’ivresse et d’égarement.
Rendez-vous très prochainement dans les bacs de votre disquaire préféré ! (oui, bon, je sais qu'il n'y a plus vraiment de 'disquaire' de nos jours...) En attendant, écoutez Petite et Mes Lèvres sur son Myspace.
Ici, écoutez une de mes chansons préférées d'elle La pluie :
Lamalie
20:09 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6)
26 mars 2011
Le semaine nordique en un mess !
Eh oui eh oui, un mois a presque passé depuis mon annonce de participation à la Semaine nordique et depuis, je n'ai rien publié! Bravo moi, fécilitations moi, je suis une trop forte moi.
Mais ne vous y trompez point (point vigule tiret), j'ai lu, j'ai vu, j'ai vaincu ! Voici donc à quoi a ressemblé mon mois nordique... Je peux d'ors et déjà vous annoncer une légère teinte islando-danoise, mais vous allez la découvrir de ce pas (dans la neige, bien sûr..).
J'ai tout d'abord commencé par ce que j'avais déjà annoncé, la lecture du livre Point point virgule tiret de Pétur GUNNARSSON (traduit de l'islandais par Régis Boyer), aux éditions Joseph K. Et là, quelle n'est pas ma stupeur ébahie, n'ayant jamais entendu parler de ces éditions, une googlisation rapide m'apprend tout de suite qu'il s'agit d'un petit éditeur nantais, yeah! De l'art d'inclure un peu de chauvinisme au sein d'une bonne semaine bien nordique ^^ Donc, ma lecture avait vraiment bien commencé, léger, amusant, où on en apprend vraiment sur les Islandais et la vie là-bas. Puis, au fil de la lecture, j'avoue que le ton devient vraiment un peu trop didactique (ce qui en soit pour moi n'est pas forcément rebutant, surtout quand il s'agit dans apprendre sur un pays et une culture qui vous fascinent). S'ajoutant à cela, le fait que l'histoire en elle-même, ben.... Y en n'a pas vraiment. C'est ça le hic. Du coup, on s'accroche à la lecture car on y apprend quand même qu'il y a des poètes atomiques dans ce pays volcanique, qu'il est toujours interdit de chanter dans les rues de Reykjavik aujourd'hui (du coup, image flash de ces Islandais délurés dans la série Twin Peaks, qui picolent bien et surtout qui chaaaantent, qui chaaaantent sans arrêt, et qui chaaaaantent encore s'il-vous-plaît, eh bien maintenant je comprends!), et que la bière a été interdite jusqu'en 1986 !!!!! Pauvres Islandais.... Mais le manque de fil conducteur fait qu'en terminant le livre, on se dit : oui, sympa, mais bon.... A l'occasion, je tenterai un autre livre de lui, il paraît que c'est un auteur un peu incontournable, qu'il est un très bon traducteur aussi (Flaubert, Proust, Perec, Yasmina Reza...). A voir !*
J'ai continué par Le vent du nord, de Tarjei VESAAS (traduit du norvégien par Mme Metzger), aux éditions La Table Ronde. Il s'agit d'un recueil de nouvelles de cet auteur dont j'avais déjà lu il y a quelques années le maâagnifique roman Palais de glace. Une splendeur que je vous conseille vivement. Eh bien, moi qui étais bien tentée mais qui n'étais quand même pas SI sûre de mon choix, étant donné que je ne suis pas fan des nouvelles, il faut qu'elles soient vraiment bonnes pour réussir à m'accrocher sur du court, je peux vous dire que je garde un haut avis (pô facile à dire) de ce Mr Tarjei Vesaas. Ce recueil commence par la meilleure nouvelle du livre La Fourmi intrépide, qui est un pur bonheur de récit épique, un régal d'aventures incroyables et pourtant toutes simples, mais tout aussi incroyablement bien écrites. Un vrai délice. Je serais prof, je le ferais étudier c'est sûr. Bref, la bonne nouvelle étant que l'effet ne s'arrête pas là et les nouvelles suivantes ne sont pas dans le même style mais il s'agit là d'une très belle écriture, qui mêle tellement harmonieusement la Nature et la profondeur des Hommes tout en en décrivant la vie simple et quotidienne. J'aime Tarjei Vesaas, et non ne me répétez qu'il est mort. (1897-1970).
J'ai lu également Le Mec de la tombe d'à côté, de Katarina Mazetti (traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus), chez Babel. L'idée de départ est qu'une femme, bibliothécaire, citadine, bref une femme d'aujourd'hui, rend visite à son défunt mari sur sa tombe, et un homme, agriculteur, vieux garçon, bref un homme un peu d'un autre temps rend visite à sa défunte mère. Ils se croisent donc au cimetière et quand ils se voient de loin, ils s'insupportent. Bien sûr, ils vont se rencontrer, se passionamourer et traverser tout un tas de difficultés pour vivre cette relation de clash des cultures ! La grande réussite de ce roman est l'alternance des points de vue des deux personnages, on comprend tout à fait la situation de chaque personnage, la vision qu'il a de l'autre, les réactions de l'un, de l'autre. C'est vraiment une chose que j'aime quand je lis (ou regarde) une histoire, le double point de vue ouvre vraiment l'esprit. Si tout le monde pouvait réussir à envisager le point de vue d'en face, ça apaiserait sûrement bien des tension, et on irait plus facilement vers l'autre. Je suis sûre que c'est une des solutions à la légère paranoïa pointante chez tout un chacun ! :) Bref, une lecture sympa.
Je me suis ensuite enfin lancé dans Le Jour avant le lendemain, du Jorn Riel (traduit du danois par Inès Jorgensen), aux éditions 10/18. Une certaine Cryssilda m'avait offert ce livre il y a quelques temps, me disant qu'il allait me plaire, qu'il fallait que je le lise, je savais qu'elle aimait beaucoup cet auteur, beaucoup les récits d'Eskimos et autres indigènes ou trucs bizarre du genre. J'avais bien installé ce volume confortablement dans ma bibliothèque, peut-être même dans la rangée derrière, genre même pas celle qu'on voit en premier et même qu'il faut déplacer les livres de devant pour voir ceux du fond. Mais je savais bien que je le lirai un jour, sans toutefois savoir lequel. Ce fût bien une lecture qui se fit le jour avant le lendemain et ceci plusieurs fois de suite... Mmh... Mouaich.. Ahhhhh, un bonheur ce livre. Une petite merveille. Pas le même style que Tarjei Vesaas qui a, derrière cette beauté, une toile de fond de noirceur et de pessimisme. Ici, il s'agit bien de joie, de vécu et de vie. Une vielle femme et un enfant vont sur une île pour s'occuper de réserves de viande à préparer et stocker, et attendent que le reste de la tribu revienne les rechercher. On y apprend mine de rien la vie de ces gens, des manières très concrètes, tout en pénétrant les pensées de cette vieille femme, on y découvre ses interrogations, ses peurs, ses joies et sa logique à elle et aux siens, et cette belle culture, c'est comme un retour aux sources et c'est très bien écrit. Un livre qui va venir s'ajouter à ma PAO (Pile à Offrir!).
Puis, le Salon du Livre de Paris est arrivé, comme j'y travaillais je n'ai pas pu ne pas faire un tour, sans pouvoir toutefois vraiment en profiter, mais! Pour le trajet, j'avais déniché dans ma bibliothèque un autre volume rescapé d'une bien ancienne tentative de Semaine Islandaise, c'est la revue Internationale de l'Imaginaire, le N°18 Islande de glace et de feu - Les nouveaux courants de la littérature islandaise. Il s'agit d'un ouvrage collectif qui présente : la Littérature pour enfants, la Poésie, le Théâtre, et le Roman, tout cela accompagné de plusieurs extraits pour chaque catégorie. J'y ai d'ailleurs retrouvé Gunnarsson dans un extrait tout à fait sympathique sur les Débuts du Monde. J'avoue que j'ai traversé ce livre en diagonale, mais je crois que c'est un peu fait pour, nan ? :p
Sinon, au Salon, je n'ai pu m'empêcher de trouver autre chose pour mon trajet de métro du retour, j'ai donc acheté le guide de conversation - islandais de poche de Assimil. Déjà leurs lettres typiques (genre ð ou þ) font penser à des runes, le fait que cette langue soit restée de nombreux siècles sans réelle influence même en étant au contact d'autres langues (même l'occupation danoise du XIIè au début du XXème sciècle (!!!) n'a pas empêché l'islandais de rester telle quelle!), et que les Islandais d'aujourd'hui peuvent lire sans souci majeur les Sagas Islandaises des XIIè et XIIIè siècles, eh bien tout ça m'intrigue infiniment! Bon, que personne ne s'affole, si je fais avec l'islandais ce que j'ai fait avec le russe et le tchèque, vous n'êtes pas prêts de m'entendre dire des choses comme ça.
Je me suis donc replongée sinon dans la musique de mes deux Islandais préférés, j'ai nommé Björk, et Sigur Ros. Une folle hallucinée neigeusement délire aux clips fulgurants, et un sombre dépressif neigeux qui geint. Mais b*rdel, c'est beau !
Et pour terminer, j'ai retrouvé le film que j'avais vu au cinéma au début des années 2000, Enquête sur le monde invisible, documentaire de Jean-Michel Roux, dans lequel même une personne du gouvernement expliquait que des travaux n'avaient pas pu se réaliser tels qu'ils avaient été prévus car il avait il avait été impensable de ne pas préserver un arbre dans lequel vivaient des Elfes !! Sisi :) C'est un fim un peu farfelu, mais ça montre quand même cet aspect des croyances encore bien vives en Islande, croyance en tous ces êtres fantastiques, magiques, ce monde que nous avons trop oublié (mais qui persiste quand même dans certains lieux chez nous, genre Brocéliande, hihi!).
Et ça finit comme ça, na!
Lamalie
* petit message perso à Cryssilda : de 1, je pense à toi ! de 2, tu vois, je n'oublie pas, 6 ans ont passé, mais... ton bouquin tu vas retrouver!! ...
01:29 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (3)