24 octobre 2007
Carlos Victoria est mort...
C'est une bien triste nouvelle, j'en suis toute retournée. Carlos VICTORIA est mort. Je ne sais pas pourquoi, mais sachant qu'il vivait à Miami, qu'il était journaliste éditeur au Nuevo Herald, pour moi, c'était un lien possible avec un auteur que j'appréciais, et qui représentait beaucoup. Il était comme une petite lumière vers mon 'petit délire de mythe' Reinaldo ARENAS. J'étais bien loin, bien bien loin d'imaginer que je n'avais pas le temps de le lire davantage, ni de lui témoigner un brin de mon admiration, avant qu'il ne s'en aille. Carlos Victoria avait 57 ans. Il n'est plus. Et j'ai envie d'ajouter qu'en plus, pour moi, c'est une peu comme si Reinalo Arenas mourait une seconde fois.
Voici un article de Libération publié hier, ainsi qu'un commentaire de Liliane HASSON, traductrice de nombreux romans cubains dont plusieurs des deux auteurs cités.
http://www.liberation.fr/culture/286657.FR.php
Carlos Victoria, digne jusque dans la mort
Disparition - Exilé en Floride, l’écrivain cubain, auteur d’«Un pont dans la nuit», est mort à l’âge de 57 ans. Philippe LançonQUOTIDIEN : mardi 23 octobre 2007Le balcon de Carlos Victoria donnait sur un petit lac désert, à Miami. En bas, il y avait un hydravion. L’appartement, confortable et austère, ressemblait à un bateau échoué dans l’air, le silence et la propreté. C’est là que l’un des grands romanciers cubains de sa génération a avalé, le 12 octobre, une dose suffisante de médicaments. Il vivait seul avec son chat depuis le décès de sa mère. Il avait un cancer. Faute d’assurance suffisante, l’hôpital l’avait mis dehors deux jours après une opération lourde. A un moment, il s’est réveillé, très mécontent, semble-t-il, d’être encore là. Puis un coma sans retour l’a enveloppé. Carlos Victoria avait 57 ans. Il aimait les grands romanciers russes, Thomas Mann, Hermann Hesse et Albert Camus, qu’il ne lisait jamais quand il écrivait. Il aimait aussi le cinéma et les Moments musicaux de Schubert, qu’il écoutait même quand il écrivait.
Ayant renoncé à être journaliste pour ne pas écrire ailleurs que dans ses rares livres, il était éditeur au Nuevo Herald, le quotidien local. On peut lire en français : la Traversée secrète (Phébus), Abel le magicien (Actes Sud), et, surtout, Un pont dans la nuit (Phébus).
Ses nouvelles, peut-être le meilleur de son œuvre, ne sont pas traduites. C’était un homme bon, strict, discret. Le roman Un pont dans la nuit, publié en France cette année, dix ans après sa sortie, est l’histoire d’un Cubain qui vit au bord d’un lac et croit voir, de l’autre côté, un frère qu’il n’a jamais connu. Il part à sa recherche, la nuit dans Miami. L’exil et la dépression nettoient avec une efficacité physique le récit et les personnages d’élément inutile. Les solitudes américaine et cubaine se mêlent au clair-obscur. L’odeur des tropiques se fond dans celle des lotissements et des canaux de Floride. Quand nous l’avions rencontré là-bas cet hiver, il était dans les plâtras d’un roman et songeait à éditer des textes du Cubain Guillermo Rosales, dont il était l’exécuteur testamentaire.
Peu d’hommes donnaient autant que Carlos Victoria l’impression de saisir le cœur des hommes, revenu d’assez d’enfers pour comprendre le purgatoire des autres. Né à Camaguey, il était de la génération dite «de Mariel» – nom du port par où sortirent de l’île, en 1980, 23 000 Cubains. Avant cela, il avait été chassé de l’université à 20 ans pour «diversionnisme idéologique», placé d’office employé forestier dans sa région natale. Il avait brûlé ses textes avant son exil avec sa mère, folle depuis son abandon par le père de l’écrivain, avant la naissance de celui-ci. Carlos Victoria retrouva la trace de ce père par hasard quarante ans après, à Miami. Il alla le voir à Cuba, médecin mis à l’écart par le régime. Il n’a eu aucune complaisance pour le castrisme ; ni baigné dans la mise en scène d’un ressentiment dont il était dépourvu. Dignité est un mot fatigué, mais qui lui convient. L’une de ses nouvelles, l’Etoile filante, dépose sur un banc de Miami, au début des années 80, trois écrivains cubains pauvres, furieux, amis, exilés : Reinaldo Arenas, Guillermo Rosales et lui-même. Les trois meilleurs de leur génération, ce sont eux. Le premier avait le sida et s’est suicidé en 1990 à 47 ans. Le deuxième, fou, s’est suicidé en 1993 à 46 ans. Le troisième vient de rejoindre les deux autres sur le banc.
Commentaire(s) :
Liliane Hasson : Carlos Victoria - Pour avoir traduit en français tous les livres que vous citez, outre un roman à paraître et des nouvelles, pour avoir eu avec Carlos Victoria, malgré la distance, des liens d'amitié jamais démentis depuis 25 ans, je partage entièrement votre estime et votre admiration envers l'homme et son œuvre. Mardi 23 Octobre 2007 - 12:34
Lamalie
PSP : les tristes nouvelles arrivant rarement seules... Brefle...
10:21 Publié dans Cuba, Littérature | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carlos victoria, cuba, liliane hasson, reinaldo arenas
19 juin 2007
Réédition de "La Couleur de l'été"
http://www.republique-des-lettres.fr/290-reinaldo-arenas....
Reinaldo Arenas
La couleur de l'été (éditions Stock)
Une idée reçue prétend que la critique littéraire ne sert à rien. Elle sauve au moins du ridicule: elle vous évitera la déconvenue de cette bourgeoise en goguette qui demandait l'autre jour dans une grande librairie bordelaise si La couleur de l'été de Reinaldo Arenas était le roman approprié pour aller passer quelques jours d'une fin de saison dorée sur la plage d'Arcachon. La couverture de ce roman posthume est à elle seule une page d'histoire littéraire. Arenas chez Stock? L'éditeur qui dirige cette maison est celui qui avait eu le courage de publier au Seuil les manuscrits que lui faisait parvenir avec mille difficultés le peintre Jorge Camacho qui signe l'illustration de la jaquette. Cette somme, au sens théologique (on y invoque Sainte Verge, Santa Marica dans l'édition originale publiée à Miami en 1991, un an après la mort de l'auteur) accumule, réorganise et orchestre les thèmes récurrents d'une oeuvre qui puise aussi bien dans le registre historique que biographique.
Pour fêter ses cinquante ans de pouvoir, Fidel Castro, alias Fifo, convoque à un gigantesque carnaval aux compatriotes, délégations étrangères et défunts illustres à qui il rend la vie pour l'occasion. La fête macabre, menée tambour battant, se déroule en 1999 et durera 600 pages. Toute réalité est ici investie, travestie, invertie, inversée, retournée dans un maelstrom linguistique époustouflant rendu par une traduction flamboyante. La critique universitaire a du mal à placer ce lutin qu'était Reinaldo Arenas aux côtés de figures marmoréennes comme Jorge Luis Borges, Pablo Neruda ou Juan Rulfo. Elle craint des secousses auxquelles on ne l'a pas habituée. C'est dommage! Elle verrait les enfilades d'Arenas se superposer aux délicates fresques de Pompeï et son parti pris héroï-comique et burlesque revisiter le Siècle d'Or. L'auteur réhabilite des genres affadis par l'opérette et leur redonne une efficacité satirique qui, par contrecoup, rend lourdes comme du plomb les célèbres invectives de Pablo Neruda. Reinaldo Arenas décrit ici l'effondrement d'une révolution, comme dit très justement Zoé Valdès, "surestimée par des opinions ou des situations externes", mais il s'écarte de ce qu'il est convenu d'attendre en la matière. Les froides comptabilités nord-américaines ne lui conviennent pas davantage que le prurit stalinien. Il revendiquait des choses simples, si simples qu'elles ont entrainé indirectement sa mort: vivre, faire l'amour, aimer, écrire. Mais il se heurtait à un antidote meurtier: la haine du désir, la haine de la littérature, la haine de la langue, la haine de soi. Logées au coeur de l'idéologie, au coeur de la langue, se confondant avec la littérature. Une telle tension, un tel bras de fer font de La Couleur de l'été un roman hystérique où l'individu est traversé par une blessure mortelle. C'est cette brèche que colmate la frénésie sexuelle. Voilà pourquoi on s'y encule tant !
Copyright © André Gabastou / La République des Lettres
mardi 1 octobre 1996
14:15 Publié dans Cuba, Littérature | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : reinaldo arenas, roi-naldo, cuba, couleur de l'été, valdès, fifo
03 février 2007
A voir à voir
Chers promeneurs toiliens,
Pensez à regarder "Avant la nuit" sur ARTE le mercredi 7 février prochain à 22h30, l'adaptation de l'autobiographie du même nom de Reinaldo ARENAS.
"Adapté de ses mémoires, la vie de l'écrivain cubain Reinaldo Arenas, surdoué et homosexuel, en bute aux exactions de la dictature castriste, à la répression politique, à la persécution et à l'exil, sert de fil conducteur à ce film. De sa naissance en 1943 à Cuba à sa mort par suicide en 1990 à New York, son existence sera guidée par un anticonformisme viscéral. L’ensemble du film respire la beauté des longs-métrages de Terrence Malik («Badlands»). On pense à «La ligne rouge» pour son côté grave, au sens premier du terme. «Avant la nuit» est également proche du documentaire pour la complexité de l’histoire et les détails de l’Histoire. Schnabel, cinéaste mais aussi peintre, prend enfin le même plaisir que Malik à filmer la nature comme ses personnages principaux la voit, c’est-à-dire belle et forte. Belle et forte : comme la personnalité de Reinaldo Arenas magnifiquement interprété par Javier Bardem, un acteur incroyable. Plus connu pour ses rôles dans des films de Perdo Almodovar (petit rôle dans "Talons aiguilles", grand dans "En chair et en os"), il joue ensuite de son image de macho dans "Bocca a bocca" et se retrouve dans la peau de Reinaldo Arenas qui lui vaut deux nominations du meilleur acteur pour les Golden Globes et les Oscars en 2000. "
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Pensez à aller voir "Le Verre d'Eau", de Francis PONGE, adapaté en Langue des Signes et en langue française par Ivan MORANE, entre le 6 février et le 3 mars à IVT (Paris 9è).
"Réel défi que de mettre en scène la poésie de Francis Ponge. Néanmoins, Ivan Morane s'est lancé dans l'aventure en choisissant de surcroît, de faire appel au monde du silence pour donner vie à ce texte adapté par Yves Chevallier. Accompagné dans son travail par la comédienne Christine Wurm et Levent Beskardes artiste sourd, Ivan Morane contourne la difficulté du langage fait pour être lu en s'appuyant sur la complicité joyeuse et ludique de deux comédiens, générant une réflexion profonde, généreuse et pudique de l'être humain.Une table, deux verres et une cruche en terre cuite (plutôt magiques), une bouteille de vin (de Gaillac), des pommes de terre, une casserole et un réchaud à gaz, deux cahiers, (l’un tout en hauteur, l’autre comme un cahier d’écolier) constituent le matériel nécessaire à sa représentation. Selon la saison, on pourra y ajouter du mimosa. Les comédiens arriveront avec leur matériel dans un cageot , ils penseront très fort à Monsieur Verdoux (…) autrement dit à Charlie Chaplin . Ils veilleront cependant à proposer un conférencier crédible même s’il s’avère assez étrange pour ne pas dire tout à fait étrange par le regard qu’il porte sur les choses : le–regard-de-telle-sorte-qu’on-le-parle. Un parti pris."
Bonne promenade.
11:55 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Reinaldo, Arenas, Cuba, film, Francis, Ponge, LSF
09 septembre 2006
Un texte inédit de Reinaldo ARENAS
L’écrivain Reinaldo Arenas a écrit son « Eloge de Fidel Castro » en 1990, peu avant sa mort à New York.
ROGER SALAS - Madrid
EL PAÍS - International – 07/08/2006
Ce curieux article de l’écrivain cubain Reinaldo Arenas était resté inédit jusqu’à aujourd’hui. Il y a 18 ans, le quotidien français Libération en avait publié un bref extrait. Arenas l’avait écrit en mars 1990, peu avant sa mort, sur la proposition de Liliane Hasson, sa traductrice française, sa grande amie, la conseillère littéraire de ses exécuteurs testamentaires et sa rigoureuse biographe, dont le livre sera publié prochainement aux éditions Actes Sud. La prose débordante du romancier cubain est tempérée dans ce texte pour dessiner avec ironie et distance un portrait à la fois rétrospectif et prospectif de Fidel Castro. Il le dénude et le visite dans un « éloge » à la manière des grandes épigrammes. Nous nous trouvons devant un témoignage plus que d’actualité, écrit avec son meilleur style littéraire, et qui contient des vérités incontestables sur son positionnement politique et sa vision du drame cubain.
Reinaldo Arenas a eu une vie tragique et parfois semblable à des parcelles de son œuvre. Il a lutté pour sa liberté personnelle, il a défendu son œuvre jusqu’à l’obsession et la clandestinité, ainsi que la culture cubaine comme monument dont il savait qu’il faisait partie. Il fût interdit, frappé, brutalement persécuté, incarcéré et finalement jeté dans le détroit de Floride dans une embarcation de fortune qui le mena aux Etats-Unis, dans le triste exode forcé de El Mariel. Depuis son exile, il a conservé le même avis sur lui-même, sur Cuba et sur Castro. Il ne s’est jamais non plus senti à son aise à New York ni à Miami. Ses amis les plus proches disent qu’il avait plus d’affinités avec le Vieux Continent. Son autobiographie « Avant la nuit » a été adaptée au cinéma. L’acteur espagnol Javier Bardem a frôlé l’Oscar pour son interprétation dans ce film de la figure de l’écrivain cubain.
Eloge de Fidel Castro
REINALDO ARENAS
EL PAÍS - International - 07-08-2006
En cette période où presque tous les pays communistes marchent vers un processus démocratique, Fidel Castro s’est cloué au pilori de l’opinion publique pour avoir refusé d’accepter un quelconque changement, ni rien qui ait un air de perestroïka ou de démocratie. Moi, pourtant, avec mon esprit de contradiction, au lieu de critiquer le « Lider Maximo », je vais faire ici un bref récapitulatif de ses vertus.
Homme politique calculateur et astucieux, quand il prit le pouvoir en 1959, il avait trois options : 1) la démocratie, avec laquelle il aurait gagné les élections à l’époque, mais il aurait bénéficié d’un pouvoir éphémère et partagé avec l’opposition. 2) la tyrannie de droite ou conventionnelle, que n’offre jamais une sécurité absolue ni un pouvoir illimité. 3) La tyrannie communiste, qui à ce moment-là, en plus de le couvrir de gloire, semblait lui assurer un pouvoir à vie. Habile, Castro opta pour ce choix.
Profond philosophe, il a fait comprendre d’une manière ou d’une autre à ses sujets que la vie matérielle est chose futile, à tel point qu’il n’existe à Cuba presque aucune chose matérielle, et que le taux de suicides, selon des études étasuniennes sérieuses, est le plus élevé d’Amérique Latine.
Intellectuel lucide, il comprit que la majorité des artistes sont victimes d’un ego hypertrophié. A partir de 1959, il a commencé à inviter des écrivains remarquables, les recevant personnellement et leur montrant ce que lui voulait qu’ils voient. Castro a créé des prix littéraires internationaux, a fait la promotion de certains intellectuels fidèles, allant jusqu’au Prix Nobel, comme c’est le cas de Gabriel Garcia Marquez.
Economiste supra intelligent, il a instauré depuis près de trente ans le ticket de rationnement grâce auquel il évite l’inflation économique dans son pays, étant donné que le peuple ne peut presque rien consommer. De plus, il se consacre, par l’intermédiaire de ses généraux les plus distingués et avec la participation de Raul Castro (comme le constatent des documents publiés), au trafic international de drogues, ce qui lui apporte une importante entrée d’argent qui peut lui servir à financer son appareil de propagande à l’étranger et inciter la subversion armée en Amérique Latine.
Sexologue expert, il a préparé de magnifiques armées juvéniles qui agissent en tant que guide touristiques, traducteurs et qui divertissent gentiment autant les dames que les messieurs invités.
Eleveur et agriculteur notoire, il a réussi à faire qu’une vache (Ubre Blanca) donne tous les jours plus de cent litres de lait. Le pauvre animal a crevé et le lait continue d’être rationné à Cuba, mais le souvenir de Ubre Blanca reste dans la presse de l’époque et Castro a ordonné qu’on modèle de nombreuses copies de cet extraordinaire exemplaire bovin. En 1970, Castro a dit qu’il produirait dix millions de tonnes de sucre et « pas une livre de moins », et il ne s’est trompé que de deux millions de tonnes.
Elève appliqué et fidèle à son maître, il a suivi avec une orthodoxie irréprochable les leçons de Staline : d’une manière ou d’une autre il est débarrassé de ses adversaires politiques ou des personnages qui pouvaient assombrir sa gloire, de Hube Matos à Carlos Franqui, ou encore de Camilo Cienfuegos à Ernesto Guevara. Il a créé en 1961 les camps de concentration pour dissidents de toute sorte et il les a officialisés en 1966 en leur donnant l’ingénieux titre d’UMAP (Unités Militaires d’Aide à la Production). Il a transféré des villages entiers qui se trouvaient dans des zones de foyers de guérilleros anticastristes, vers de nouvelles villes parfaitement surveillées. Comme il l’a fait avec de nombreux paysans qui vivaient dans la province de Las Villas, lesquels durent s’en aller vivre dans une ville préfabriquée dans la région de Pinar el Rio, appelée Ciudad Sandino. Aussi, depuis près de trente ans, Castro met en pratique les purges politiques et les rétractations publiques. Dans ces situations, l’accusé, après avoir passé de nombreuses semaines ou mois dans les cellules de la Sécurité de l’Etat, avoue avoir commis tout type de crime, être un misérable et un traître contre-révolutionnaire et, bien entendu, un infidèle à Castro. Des exemples : le procès public de Marcos Rodriguez (fusillé en 1964), le procès du général Arnaldo Ochoa (fusillé en 1989) ou la confession de Herberto Padilla, dans lequel il dénonçait même ses amis les plus intimes et sa propre épouse, en 1971. Fidèle à sa politique de « bloc monolithique », Fidel Castro a approuvé publiquement l’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie, l’invasion de l’Afghanistan et le massacre par l’armée chinoise des étudiants de la place Tienanmen.
Homme d’Etat sagace, Castro sait parfaitement qu’un dictateur ne doit pas faire de référendum, en effet il perdrait le pouvoir. D’où ses fureurs, de son point de vue justifiées, contre tous les intellectuels (dont six prix Nobel) qui lui ont envoyé une lettre ouverte lui demandant de manière civilisée qu’il organise des élections libres. Castro a habilement refusé de consulter le peuple, ce que d’autres dictateurs moins rusés, pensant qu’ils allaient gagner, avaient accepté de faire. Voyez les échecs dramatiques du général Augusto Pinochet et du commandant Daniel Ortega.
Rien ne peut nous surprendre dans l’attitude actuelle de Fidel Castro. Tout au long de plus de trente et un ans au pouvoir absolu, il est toujours resté fidèle a lui-même, gouvernant avec une telle habilité machiavélique qu’aujourd’hui il est un des uniques héritiers de Staline qui persiste sur le trône.
Au peu de gens qui restent encore ravis par l’image « revendicatrice » et même « héroïque » du Commandant en Chef, qu’ils ne se fassent pas d’illusion. Ce même Castro a dit à travers son armée qu’il « ne céderait pas d’un millimètre quant à son idéologie » et il a déclaré qu’il « préférait que l’île se noie dans la mer avant de renoncer à ses principes politiques »… Bien sûr que c’est au peuple cubain de décider s’il veut cette noyade apocalyptique ou s’il préfère vivre en paix et en liberté comme le fait aujourd’hui heureusement une grande partie de l’humanité.
Traduction de l'article & du texte par Lamalie.
Ajout du 30/04/2018 : Cette note a été reprises sur ce blog en mars 2017 : http://www.polemicacubana.fr/?p=12088
14:30 Publié dans Cuba, Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cuba, castro, arenas, eloge de castro, reinaldo arenas