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16 septembre 2006

Mon meurtre du jour

Il m'est enfin possible de commettre un meurtre. Je devrais être contente ! C'est rare une occasion de la sorte.
Mais même si l'on imagine toute la hargne qui peut être évacuée au moment de perpétrer une telle action, il n'en faut pas moins une certaine préparation, du courage, et du grand prenage sur soi. L'objet de mon crime, il faut le dire, est une énorme araignée qui a élu domicile dans la douche. Impossible de savoir comment elle est arrivée là. Elle n'y était pas hier matin, moment de grand nettoyage intense de l'appart, ni hier soir, moment de petit nettoyage de la personne. Peu importe le comment du pourquoi, le fait est qu'elle s'est joyeusement installée pendant la nuit dans cette douche qui ne l'attendait pas. Je retourne la voir. Une chance, elle ne bouge pas. Il ne manquerait plus que je la voie agiter ses immenses pattes tortueuses dans tous les sens, et que je me retrouve totalement désemparée face à la multitude de probabilités de direction que pourrait prendre à chaque instant la bestiole affreuse ! Je repars un moment, souffler un peu, cette vision est cauchemardesque. Un petit spider-solitaire pour me changer les idées (mdr) et j'y retourne. Ouf, elle n'a tjrs pas bougé. T'es moche, salope! T'es rien! Une grosse merde sur patte! Et donc sans tes pattes tu n'es plus qu'une grosse merde! Bouh, pas beau! Tu m'impressionnes pas, c'est toi qui tremble devant moi, sauf que si je te vois pas bouger, c'est parce que t'es perfide et que tu le caches bien! Ou alors t'es tout simplement paralysée devant moi. Voilà, donc franchement, ya pas d'quoi crâner. Bouge pas, je reviens te niquer la gueule. Oui. Je sais. Face à une araignée, je deviens vulgaire. Je n'y peux rien, c'est comme ça que j'arrive à les zigouiller. J'en fais de la bouillie dans ma tête avant de passer aux actes. Enfin face à une grosse araignée. Les petites? Je m'en fiche. Les faucheuses? Ranaf'. C'est vraiment les grosses araignées, avec leur corps énorme, noir, et velu. Pouah et re-pouah! Caca!
Mon ciboulot chauffant à plein régime dans l'espoir de trouver une solution envisageable, je m'en vais donc dans la cuisine, lorgner du côté du balai. Pratique, le balai. Il nous assure d'une réelle distance de sécurité. Le souci, c'est qu'un balai c'est pas super radical comme solution. Les grands poils longs ont plutôt tendance à caresser l'affreuse plutôt que de la scratcher un bon coup. Alors il faut effectivement avoir amassé une bonne dose de hargne pour être en mesure de s'acharner sans faire de chichi une fois qu'on l'a décidé. Cette haine grondante, on la concentre dans les mains, dans les doigts et dans tous les poignets (oui oui, comme si on en avait 18), et on plante d'un coup sec l'arme sur le corps du monstre. Et immédiatement (surtout ne pas attendre, ne pas perdre de temps, ne plus se poser de questions, foncer, foncer, foncer!) alors immédiatement relever à peine le balai et reprendre le geste aussi violemment, une fois, deux fois, puis si possible en appliquant de légères variantes, comme un petit coup de poignet vrillé vers la droite, puis au coup suivant vrillé vers la gauche. Tout cela pour être sûre de ne pas être simplement en train de lui prodiguer un gentil massage cardiaque, c'est quand même pas le but. La vrille permet réellement d'écrabouiller la chose.
C'est ce que j'ai fait ce matin. (Applause) Ouais, j'ai quand même eu vachement de courage. Chuis fière de moi, de mon acharnement, de ma hargne, de mon entêtement, de mon efficacité. Car j'ai été vachement pro sur le coup de la vrille, j'ai entendu craquer sous mon balai. Je crois même qu'elle a crié.

11:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

Un meurtre dans la douche.
Aucun doute quant à l'hygiène de l'assassin ;)

Écrit par : JaCk | 16 septembre 2006

Tu es Ma Héros !

Écrit par : Pune | 17 septembre 2006

Bonjour
je suis une amie de Léthée et Amélie,te souviens-tu peut-être ? et je me promenais sur le blog de Léthée quand j'ai vu le lien vers le tien... Là je suis tombée sur ton récit épique et ô combien sanglant qui a touché une fibre sensible. Mais laisse moi te raconter. Avant, je tuais les araignées. Dès que ça atteignait trop de pattes, immanquablement je frappais. Sans phobie, mais compulsivement. Sans remords non plus, loin de là. Comme une réaction d'espèce envers une espèce ennemie. Hop, spfoach, écrasée sur le mur, moins une sur terre, bon débarras. Et puis, un jour, il y a 2 mois... Y'avait un de ces trucs au dessus de la baignoire. Truc à huit pattes, bien sûr. Mais j'ai rien fait. Y'a des jhours où on a la flemme. Ca a commencé comme cela. Voilà. Le jour d'après, je me contentais de lui faire hop, pschuittt ! pour qu'elle remonte vers le plafond. Puis j'ai avisé une mouche, une de fin d'été, pas vaillante. Faut dire que (une réaction d'espèce, encore) j'aime pas les mouches, c'est sale et ça vrombit. Alors j'ai donné la mouche à Staline. Eh ben oui, elle s'appelle Staline, maintenant. Elle est toujours là. Depuis j'ai emprunté un livre sur les araignées pour voir ce qu'il y avait dedans, à quelle sauce ça aimait se nourir, tout ces détails. Je me dis : si le racisme c'est mal, l'espècisme c'est peut-être pire. Puis j'ai compris en tuant une autre arachnidée que ça n'avait rien mais rien à voir. Staline, c'est Staline, c'est tout. Parce que c'était elle, parce que c'était moi. C'est peut-être sa manière délicate de bouger les papattes pour sonder sa toile dans l'idée qu'il y a peut-être du bifsteak dedans.. Sais pas . Ces choses là, c'est si mystérieux. Enfin, je ne sais pas si j'arrive bien à me faire comprendre. C'est mon expérience, c'est tout... et elle peut pas servir à grand chose... Mais si tu rencontres Staline quelque jour lointain (son espèce et nomade, peut-être qu'elle partira), eh ben ne la tue pas. Si tu veux je t'envoie une photo pour que tu confondes pas. Merci ?
Bérénice

Écrit par : Bérénice | 23 septembre 2006

Ahahah, merci Bérénice pour ta super expérience perso ! Elle est bien éloignée de la mienne, mais plus on est de fous plus on rit, hihi ! (Et tu vois que je suis la première à rire ;o) ). En fait j'en suis admirative, mais moi, ma tuerie n'est pas compulsive, elle est bien bêtement et gravement phobique... Alors sinon, je ne suis pas bien sûre d'avoir compris quelle photo tu voulais éventuellement m'envoyer. Si c'est de toi pour que je ne te confondes pas avec quelqu'un d'autre : je me souviens tout à fait de toi ! On avait fait des super maquillages de visages ! Et s'il s'agissait d'une photo de Staline pour que je ne la confonde pas avec une autre de son espèce : je te prierai de n'en rien faire si tu ne veux pas apprendre que j'aurai fait une crise cardiaque !!! Quoi qu'il en soit, à bientôt ! Bises.

Écrit par : Lamalie | 23 septembre 2006

ben c'était une photo de Staline que je voulais te montrer pour que... bon, mais si tu viens chez moi un jour je t'interdirai juste l'accès de la salle de bain. Et si t'avais envie de prendre une douche, oublie. Elle est au dessus. Et c'est pas la peine que je t'envoie une photo, je pense qu'il est peu plausible qu'elle aille choisir d'aller précisément chez toi. Enfin bon elle fait comme elle veut. On vit une relation très libre, très respectueuse de l'autre en tant que tel et qui essaie de transcender l'espèce... j'essaie de ne pas trop être protectrice mais... Mais elle est si fragile, quand je pense qu'il suffit d'un balai, aaaah, ton texte était vraiment un film gore. Staline et moi on ne se comprend pas, mais on le sait. Je ne l'anthromorphise pas, et elle ne m'arachnéidise pas (parce qu'elle maîtrise peu la fonction symbolique, faut dire).
J'ai un ami phobique des arainées ; il s'est senti obligé de compulser des tas de livres pour "connaître son ennemi"... Perso je peux voir Spiderman sans frisson ; mais heureusement que "Limaceman" n'existe pas, ça me mettrait en transes.
Salut, miss. Salut à S. ? Oui, on s'était bien amusées. A bientôt.

Écrit par : bérénice | 23 septembre 2006

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