Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16 novembre 2008

Victorian lectures ou pas

Affaire JanEyre.jpgPour me mettre dans l'ambiance du Victorian Christmas Swap, j'ai donc lu L'affaire Jane Eyre de Jasper Fforde qui était dans la liste des écrivains qui ont écrit sur l'époque victorienne. Je trouve un peu capilotracté qu'on inclue ce livre dans la liste victorienne parce que le lien vers les victoriens est quand même assez ténu. Mais, c'est tout de même assez perspicace car même si le lien est assez faible, on se dit que des gens qui s'intéressent à la littérature victorienne aiment lire, aiment les livres, aiment cette thématique dans leurs lectures et donc le sujet de L'affaire Jane Eyre ne peut que leur plaire. Et si on se laisse emporter par cette histoire d'agents spéciaux des affaires littéraires comme cela a été mon cas, eh bien, qu'est-ce qu'on s'amuse ! Ce livre est une partie de plaisir dans laquelle Thursday Next ressemblerait à une Indiana Jones littéraire, avec un père qui voyage dans le temps, qui y est coincé et qui apparaît de temps à autre dans le présent sans prévenir, et un oncle-génie qui invente des Dodos de compagnie à faire 'pousser', un délire tordant et qui se tient, et franchement : ça le fait !

 

Silence-Jane-Dark.gifEnsuite j'ai lu un non-victorien (on ne va pas s'obséder non plus hein!!), Le silence selon Jane Dark de Ben Marcus. Ce livre est un OVNI. Clairement. La 4ème de couv' m'avait intriguée et amusée. L'avant-propos m'avait intriguée et un peu inquiété. Le début du livre m'a complètement héberluée. Le fait que l'écriture soit tout à fait recevable alors même que le fond défie toute logique m'a permis de continuer à lire dans le but de voir si l'auteur voulait en arriver quelque part... Chose que je n'ai pas réussi à déterminer une fois la dernière page achevée... L'auteur parle par l'intérmédiaire d'un protagoniste qui porte son propre nom et semble avoir ses propres parents dans son livre également... Et il invente avec autant de folie que de génie un monde totalement hallucinant (plus hallucinant encore que celui de Reinaldo Arenas, c'est dire!) dans lequel des femmes ont créé une espèce de micro-société sans homme et dans lequel elles inventent mille et une méthodes toutes plus atroces les unes que les autres, pour éradiquer le mouvement et la parole dans le but de ne plus ressentir d'émotions. Ce genre d'idées saugrenues, moi ça m'intéresse. Et ça m'a intéressé... Mais bon... Je crois que ce livre est surtout une performance. L'auteur invente une autre logique, un autre langage, un autre monde !

Je ne peux m'empêcher de vous transcrire un passage qui m'intéresse particulièrement et qui en même temps donne un aperçu du style (p.166 chez 10/18) :

"1972
Martha Ferris met au point le Langage des Signes pour Femmes et sillonne le pays, faisant des démonstrations dans les églises et les écoles, proposant un bilinguisme des femmes qui permettra non seulement des énoncés privés mais, qui sait, de nouvelles formes de pensée indisponibles dans les systèmes actuels de grammaire et de syntaxe. Sa soeur cadette, Katherine Ferris-Watley, a percé ses propres tympans au cours d'un spectacle de silence et refuse d'apprendre le Langage des Signes américain, gardant ses mains emmitouflées dans du tissu, et "chantant souvent dans des langues inconnues", une forme de langage des signes charabia censé avoir une signification religieuse. C'est du sémaphore émoussé et frustré de Katherine qu'émerge le Langage des Signes pour Grandes Mains, un système de signes énergiques effectués à l'aide d'accessoires destinés à être vus de très loin, utilisé par les mains en signe de protestation mais qui doivent néanmoins faire passer un langage basique. Le Langage des Signes pour Femmes sera rejeté par les communautés des sourds, car une bonne partie de ce système exige que les mains des femmes soient épinglées contre leurs hanches pendant qu'elles sautent et tournent sur elles-mêmes dans l'air, des actions que les sourdes, avec leur sens compromis de l'équilibre, sont incapables d'accomplir sans risque. Le Groupe d'Ecoute, cherchant à se différencier des Silentistes, établira des rapports confus avec les communautés sourdes, persuadé que leur peau reçoit le son que leur tête ne peut recevoir, qui conduiront aux Vols de Peaux de Sourdes en 1974, une vaste entreprise de scalps et de vols de peau menée contre les sourdes."

-> Je vous l'avais dit : du gros délire!

secret-lady-audley-braddon.jpg

 

Puis, retour aux victoriens. Avant de commencer Les Hauts de Hurle-vent d'Emily Brontë qui m'attendent sur ma PAL, me voici dans les premières pages du Secret de Lady Audley de Mary Elizabeth Braddon, qui est parait-il la Wilkie Collins au féminin.

Nous verrons cela!