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29 août 2006

Mystère

Je publie ce jourd'hui une note écrite en fin de semaine dernière et 'oubliée' dans mes brouillons blogueux... C'est en lisant une note de Melie qui parle de l'île de Pâques que je tilte que.. ben moi aussi j'ai parlé de ça, et c'est passé où !!

Mystère. Une heure que je scotche sur l'idée du mystère. Le mot mystère est d'ailleurs bien plus beau sans majuscule, c'est en minuscule qu'il a l'écriture la plus harmonieuse, le mot ressemble à une pyramide d'Egypte. Au-delà de l'aspect esthétique de son graphisme, le mystère c'est quand même une des idées les plus séduisantes au monde. Je rumine du mystère, car j'ai terminé ce matin la lecture de "Journal d'hirondelle" d'Amélie Nothomb. Comme d'habitude, lu très vite, comme d'habitude, l'impression d'avoir un accès direct à l'auteur, puisque c'est elle, puisqu'elle a choisi chaque mot, chaque virgule. Selon elle, aucune correction de la part de son éditeur. Mais en réalité peu importe. Tout comme en astrologie c'est l'heure de naissance déclarée qui compte plutôt que l'heure réelle, en littérature c'est le (pré)nom ou le pseudo choisi qui compte plutôt que le (pré)nom réel, et ce sont les mots publiés qui comptent plutôt que les mots manuscriés. C'est bien connu, s'il y a effectivement une chaise dans le couloir du Lycée, mais que dès que quelqu'un entre dans ce couloir, la chaise disparaît, alors la chaise n'existe pas. Bref, je disais donc un accès direct à l'auteur. Et pourtant bien entendu, rien. Un livre, quoi. Des mots, des idées, des sonorités. Rien que de la littérature :p. Ainsi, cette année son livre s'achève sur un mystère. Ayant assisté à la rencontre organisée au Virgin des Champs cette semaine, j'ai entendu parler avant d'avoir lu le livre de ce mystère non élucidé qui le terminait. J'ai eu peur. Finalement ce matin, la fin ne m'a pas laissée sur ma faim (Pouah, promis, je ne la referai plus, celle-là. Elle est infâme). J'avais tellement le souvenir du mystère intensif et finalement complètement frustrant de "Moi qui n'ai jamais connu les hommes" de Jacqueline Harpman (dû sans doute plus à ma lecture qu'à l'écriture en elle-même, je ne sais pas bien), que là, non, le mystère de ce journal d'hirondelle ne m'a pas fait l'effet d'une queue de poisson, quoi qu'en puissent dire déjà certains critiques. Etes-vous sortis frustrés quant au mystère du journal en fermant le livre ? Ce n'est pas le mystère du journal qui n'est pas élucidé, c'est le mystère de la quête autour de ce journal. Le journal en lui-même, on en lit des extraits, on s'en fait une idée. Ce qui intrigue c'est la raison pour laquelle ce journal intéresse particulièrement certaines personnes. Mais finalement, ce mystère n'est pas vraiment le nôtre. On ressort de ce livre avec exactement le même questionnement que le protagoniste, qui lui, a lu le journal. Du coup, au sortir du Nothomb cuvée 2006, je ne me suis pas sentie frustrée 'à cause' d'un mystère : je me suis sentie 'frustrée du mystère' !!! Me voici avec au creux du ventre une grouillante envie de mystère ! Comment faire ? Ah, Google, mon sauveur. Je me souviens d'une question que j'avais posée à des amis lors de notre visite au Musée des Arts Primitifs en voyant des informations s'afficher sur un globe terrestre lumineux. J'avais vu l'île de Pâques, appartenant au Chili, comme étant l'île le plus isolée au monde. Réminscences faiblardes d'une énigme concernant l'origine de ces immenses statues plantées ça et là sur cette île, et du coup, je m'étais demandé s'il y avait toujours des habitants sur l'île de Pâques. "Oui, bien sûr, mais ce qu'on ne sait pas, c'est l'histoire des anciens peuples de cette île. Leur histoire a été totalement oubliée." N'en v'là un de mystère, n'est-ce pas ? Voilà donc mon mystère du jour. L'île de Pâques. Ces imposants Moaï qui semblent scruter la mer, sûrs d'eux, tels des sages immuables, détenant la connaissance mais se taisant, innaccessibles, faisant acte de présence pour qu'on se souvienne de cet oubli inacceptable. Et le Rongo-rongo, cette écriture toujours indéchiffrée et sans doute mystérieuse à jamais par manque de données de départ (seulement une trentaine de planches retrouvées, fabriquées en un bois qui n'existe pas/plus? sur cette île). Voilà du mystère. Voilà de quoi vous titiller l'imagination. Déjà pour moi une langue, même connue, comprise, apprise, est un grand mystère (et je ne parle même pas du farfelu génie des gens qui ont inventé une langue!!) Alors pensez-vous. Ma grouillante envie de mystère est bien alimentée, donc apaisée, seulement le mystère a pris la place de son envie, et le grouillant persiste ! Mieux vaut un grouillement repu de mystère, qu'un grouillement amystérisé. Bref, n'importe quoi.
Je finirai sur une comparaison. N'avez-vous jamais remarqué une certaine ressemblance entre :
-> les Moaï de l'île de Pâques
medium_Moai.jpg
-> et les (Kodoma!!) Kodama, ces petits esprits de la forêt chez Miyazaki ?
medium_kodama-morning.jpg

Oui. Je sais. N'importe quoi. :D

Quel(que)s mots

Je te regarde dormir
J'aimerais plonger dans tes rêves.


* * * * * * *

La poésie, c'est tout à coup trouver les mots presque exacts à une situation, une pensée, un ressenti. C'est avoir assemblé des mots qui, de cette manière précise, se retrouvent gonflés de sens, gonflés d'images et d'émotions. Ils semblent distendus, multicolores et denses. Alors aucune autre personne, en lisant ces mots, ne pourra accéder à l'absolu du sens que l'auteur aura mis dans cet assemblage de mots. Elle pourra comprendre le sens des mots, des phrases, mais quant à la signification de cet iceberg, la personne pourra tout au plus imaginer, deviner, croire avoir saisi. Quoi qu'il en soit, c'est surtout que si poésie il y a, le lecteur pourra sans doute y voir beaucoup, voire autant de sens. Mais il sera sien.

Bonne nuit.

23 août 2006

Les bobos !

On les appelle bourgeois bohêmes
Ou bien bobos pour les intimes
Dans les chanson d'Vincent Delerm
On les retrouve à chaque rime
Ils sont une nouvelle classe
Après les bourges et les prolos
Pas loin des beaufs, quoique plus classe
Je vais vous en dresser le tableau
Sont un peu artistes c'est déjà ça
Mais leur passion c'est leur boulot
Dans l'informatique, les médias
Sont fier d'payer beaucoup d'impôts

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils vivent dans les beaux quartiers
Ou en banlieue mais dans un loft
Ateliers d'artistes branchés,
Bien plus tendance que l'avenue Foch
Ont des enfants bien élevés,
Qui ont lu le Petit Prince à 6 ans
Qui vont dans des écoles privées
Privées de racaille, je me comprends

Ils fument un joint de temps en temps,
Font leurs courses dans les marchés bios
Roulent en 4x4, mais l'plus souvent,
Préfèrent s'déplacer à vélo

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils lisent Houellebecq ou Philippe Djian,
Les Inrocks et Télérama,
Leur livre de chevet c'est Cioran
Près du catalogue Ikea.
Ils aiment les restos japonais et le cinéma coréen
Passent leurs vacances au cap Ferret
La côte d'azur, franchement ça craint
Ils regardent surtout ARTE
Canal plus, c'est pour les blaireaux
Sauf pour les matchs du PSG
Et d'temps en temps un p'tit porno

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

Ils écoutent sur leur chaîne Hi-Fi
France Info toute la journée
Alain Bashung Françoise Hardy
Et forcement Gérard Manset
Ils aiment Desproges sans même savoir
Que Desproges les détestait
Bedos et Jean Marie Bigard,
Pême s'ils ont honte de l'avouer
Ils aiment Jack Lang et Sarkozy
Mais votent toujours Ecolo
Ils adorent le Maire de Paris,
Ardisson et son pote Marco

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

La femme se fringue chez Diesel
Et l'homme a des prix chez Kenzo
Pour leur cachemire toujours nickel
Zadig & Voltaire je dis bravo
Ils fréquentent beaucoup les musées,
Les galeries d'art, les vieux bistrots
Boivent de la manzana glacée en écoutant Manu Chao
Ma plume est un peu assassine
Pour ces gens que je n'aime pas trop
Par certains côtés, j'imagine...
Que j'fais aussi partie du lot

Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos

En tout cas, les transcripteurs (ou copieurs) (ou whatever) de paroles sur le net ne sont certainement pas des bobos ! En cherchant les paroles de cette chanson de Renaud, je suis tombée 4 fois sur 5 sur des paroles où on avait incongru- et inconsidérément abandonné Cioran pour un certain 'surand' ?!?!?!..... Ah, ça s'arrange pô...

11:50 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4)